Quand tu es face à la pente… à la montée, à la descente, peu importe, face à ce qui là, te semble vertigineux : te souvenir que ce qui t’est possible est bien plus vaste que ce dont tu te crois capable.
Alors aller, avec la confiance des pierres posées avant toi qui disent que d’autres sont passés, ont fait le chemin pour que toi aussi tu puisses passer.
Alors tu vas, et à chaque fois que tu te retournes ou que tu lèves les yeux, ça te paraît incroyable, et pourtant tu l’as fait.
La randonnée en montagne comme une métaphore de la vie qui cherche la croissance.
En quête de beauté je cherche un passage, une voie, ma voie-x dans l’environnement, avec l’environnement, comme avec l’autre …
Il y a ce qui est donné : la vie.
Et puis, ce qu’il est à conquérir, à découvrir, avec ce que cela comprend de solitude, de douleurs, d’incertitudes … (et elles peuvent être belles aussi dans ce qu’elles ouvrent qu’on avait pas vu, senti, compris avant)
Pour les paysages qui se sont ouverts à moi j’ai eu le souffle coupé, les pieds qui brûlent, les jambes qui tirent … J’ai parfois douté du chemin, senti la peur affleurer en voyant les nuages grossir au col, entendant le tonnerre gronder …
Et je dis oui à tout.
Et je suis prête à recommencer, car la beauté qui s’offre ici n’a pas de prix, ne se trouve pas sur l’étalage d’un grand magasin
Ici je renouvelle ma conscience de la vastitude et de l’infini des possibles.
Ici je dé-couvre le voile d’illusion de la séparation.
La limite est intrinsèquement lié au possible, comme toutes les émotions le sont en nous. On ne maîtrise jamais totalement le point de bascule si on s’engage, si on se laisse sentir.
L’expansion de ma joie peut-être à la hauteur du gouffre qui s’ouvre sous mes pieds en haut de la crête. En une fraction de seconde je peux basculer ailleurs, comme à l’occasion d’un événement, d’une situation, où soudain je touche quelque chose d’insupportable, parfois même au beau milieu de ce qui pourtant m’est doux.
Accepter de sentir le tout est un chemin en soi.
Un chemin que j’éprouve dans toute sa plénitude en montagne.
Alors je remercie …
Je remercie cette terre qui m’a accueillie, ces rocs, ces formes qui m’inspirent et me font respirer.
Je remercie les hommes et les femmes qui sont passés avant moi, grâce auxquels je peux oser m’aventurer, parce qu’ils ont laissé des traces, des balises. Les présents aussi, pour ce qu’ils soutiennent parfois sans même le savoir, d’un regard, d’une pensée, d’un mot, d’un geste.
Et je remercie l’audace et l’ardeur, le fêlé en moi, en toi, en nous, parce qu’il y passe une lumière, une ouverture unique, qui en soi donne sens à la vie
Aude – Rêvailéluis
Août 2024
« Vous accompagner
au mouvement créateur »